En tant que Lagomorphe, le lapin a la particularité de réingérer un des deux types d’excréments qu’il produit.
Une partie du bol alimentaire est transformée dans le caecum pour former des fèces molles d’environ 5 millimètres de diamètre, entourées d’une membrane mucilagineuse et éjectées en grappes, appelées caecotrophes.
La caecotrophie correspond au comportement de réingestion de ces fèces molles ou caecotrophes.
Elle a lieu dès le plus jeune âge du lapin, majoritairement la matinée, entre 8 et 12h.
Le lapin adopte alors une position particulière, le bassin projeté en avant, la tête portée entre les cuisses, de façons à ingérer les caecotrophes directement à leur sortie de l’anus.
La membrane qui les entoure, sécrétée par le côlon, les protège du pH acide de l’estomac pour qu’elles puissent être absorbées directement au niveau de l’intestin grêle.
Le comportement de caecotrophie n’est pas essentiel à la survie des lapins, mais il leur permet de récupérer des nutriments obtenus par fermentation dans le caecum, comme des vitamines du groupe B ou des acides aminés.
Il est donc particulièrement important lors des périodes de gestation, lactation et croissance où les besoins en nutriments et minéraux sont accrus.
Des études ont été réalisées sur des lapins portant un collier en plastique empêchant tout comportement de caecotrophie. Elles ont montré que les lapins peuvent survivre sans pratiquer ce comportement. Cependant, cette suppression entraîne des troubles métaboliques et digestifs, comme par exemple une avitaminose B, se traduisant par des lésions d’alopécie péri-oculaire, que le propriétaire remarquera et qui pourront être la cause d’une consultation vétérinaire.
De plus, ce comportement représente 2 % du budget-temps de l’animal. En son absence, le lapin occupera donc différemment ce temps, potentiellement en exprimant des comportements anormaux (stéréotypie, toilettage excessif...).
Comments