Le cerveau des Psittaciformes est bien plus développé que celui d’autres animaux de taille équivalente, notamment parmi les mammifères ou encore d’autres oiseaux.
Leurs facultés cognitives sont très importantes et leurs capacités de mémorisation particulièrement impressionnantes.
Par le passé, cette « intelligence », associée à la possibilité de « parler », en ont fait des compagnons recherchés car il apportait, pour les perroquets de grandes tailles en particulier, une présence pouvant remplacer celle d’un homme. Les propriétaires appréciaient alors de passer des heures auprès de l’oiseau avec l’ambition de l’apprivoiser et de lui apprendre à « parler ».
Néanmoins, pour pouvoir exprimer pleinement ses capacités intellectuelles, le perroquet ne doit plus ou ne pas craindre l’Homme.
L’intelligence exceptionnelle de certains perroquets a fait l’objet d’études scientifiques. Les gris du Gabon notamment présentent des capacités de cognition équivalentes à celles des mammifères marins (cétacés), des grands singes de l’Ancien Monde tels que les chimpanzés, les orangs- outangs ou les gorilles et ont pu être comparées à celles d’enfants de 4 à 6 ans.
Irene Pepperberg a montré notamment que ces perroquets pouvaient communiquer avec les hommes, en utilisant une forme de langage élémentaire. Leur degré de cognition allait donc bien au-delà de la simple imitation de la parole humaine.
Dans ces études, le gris du Gabon prénommé Alex, a acquis un vocabulaire correspondant à 50 objets, 7 couleurs, 5 formes en anglais. Il pouvait combiner ses connaissances lexicales pour désigner 100 objets différents sur la base différentes caractéristiques (forme, couleur, consistance). Il utilisait des phrases classiques pour exprimer des désirs, comme la demande d’un objet. Il avait conscience du concept de catégories comme par exemple la taille. Les capacités d’Alex ont été mises en évidence non pas par du conditionnement opérant, mais par la « méthode rivale », ce qui a permis de faire le parallèle avec les capacités de communication des enfants.
Des résultats similaires obtenus chez d’autres perroquets plus jeunes suggèrent que cette constance dans l’apprentissage chez cette espèce est due à l’existence d’architectures cognitives et neurologiques. Parmi les multiples expériences réalisées, Alex s’est montré capable de classer des caractéristiques d’objets dans les catégories « similaire » ou « différent ». Il pouvait dire quelle était la différence entre plusieurs objets de formes et de couleurs variées et il s’est montré capable de reconnaitre deux objets d’apparence différente mais utilisés dans le même but. Il a également montré qu’il maitrisait la notion d’absence d’une caractéristique précise. Il a donc appris à comprendre et commenter la notion de non-existence. Cela a permis de mettre en évidence le stade relativement avancé de connaissance et de développement linguistique qu’il possédait.
Les scientifiques ont également voulu étudier si Alex pouvait ou non acquérir la faculté de dénombrement des objets en question. L’expérience a suggéré que son appréhension des quantités était similaire à celui de jeunes enfants. Il pouvait ainsi dénombrer des objets jusqu’à « 6 » inclus. L’acquisition du concept de nombre nul a également été montrée par la réponse « aucun », ce qui est corrélable à l’intelligence d’un enfant de 3 ans.
Toujours après ces études, les gris du Gabon ne semblent pas se reconnaitre dans un miroir. Néanmoins, dans d’autres tests, les individus de cette espèce semblent conscients du fait que le miroir reflète l’image d’un objet réel. Ils sont ainsi parvenus à utiliser des miroirs pour trouver des objets cachés dont l’image réfléchie était visible.
(études de PEPPERBERG, 1995, 2006a et SCHMID, 2004
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