La domestication du chat est un fait ancien estimé à 4000 avant J.-C.
Dans l'imaginaire populaire, le chat incarne un compagnon utile, qui a gagné sa place aux côtés de l'homme en l'aidant dans sa lutte contre les rongeurs nuisibles. Dès lors, on comprend sans peine sa place dans les fermes et les maisons.
Toutefois, pour les Égyptiens antiques, le chat incarnait déjà l'animal de compagnie. Individu à part entière, il est un objet d'adoration bien avant d'être lié au culte de Bastet et de la féminité. Le décès d'un chat conduisait à des cérémonies funéraires et les propriétaires en portaient ouvertement le deuil. D’ailleurs, de nombreux chats ont ainsi été momifiés et retrouvés à notre époque.
Le statut du chat n'autorisait alors pas son exportation, retardant son apparition en Europe. Les Romains, qui utilisaient des furets et des putois pour se débarrasser des nuisibles, n'auraient commencé à recourir au chat qu'en 400 après J.-C.
Par cette aura particulière qui entoure le chat, et par cette indépendance qui le rend tantôt précieux, tantôt ingrat, aux yeux des humains, s'explique le flou qui persiste sur ses origines. Vraisemblablement issu de Felis silvestris lybica, il ne s'en serait guère éloigné au fil des siècles. Si l'homme s'est attaché à restreindre et contrôler les animaux qu'il domestique, il a bien souvent laissé au chat la liberté de vagabonder, le contrôle de la reproduction et des populations de chats errants étant une préoccupation actuelle plutôt récente.
La pression de sélection subie par le chat domestique a donc été moins forte que pour d'autres espèces.
La place du chat a également évolué au fil des siècles, changeant au gré des mœurs et des religions. Associé à la sorcellerie par l'Église chrétienne, le chat connaissait un statut plus enviable dans le monde musulman, Mahomet ayant préféré couper la manche de son vêtement que réveiller la chatte Muezza qui y dormait.
Du chat de ferme au chat d'appartement, l'espèce féline conserve aujourd'hui une grande hétérogénéité, dénotant une grande capacité d'adaptation de la part du chat, auquel le dicton populaire prête si généreusement neuf vies.
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