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Que représente l'animal ?



La référence la plus courante est celle de la théorie de Descartes qui, en établissant des analogies entre le fonctionnement des animaux et celui des automates, met en avant une distance infranchissable entre l’homme et l’animal.


Seul l’homme disposerait d’une âme immortelle.


Les animaux ne seraient que de simples machines dénuées de toute sensibilité, considérés donc comme des choses, offertes à la manipulation et à la maîtrise. I


l convient cependant noter que ce n’est qu’après Descartes que cette conception, largement hypothétique chez lui, prendra le statut d’un dogme.


La fortune de cette proposition ne saurait occulter une tradition très vivace, issue de l’Antiquité, de Plutarque, Lucrèce, à Montaigne, Rousseau et Adam Smith, qui invite à considérer que les hommes ont un devoir d’humanité à l’égard du monde vivant, qu’il s’agisse des animaux ou même des plantes.


La capacité à ressentir (et exprimer) des états mentaux, comme la douleur (ou la souffrance) et le plaisir, est commune aux hommes et aux animaux.


Il faut donc traiter l’animal et le respecter comme un être sensible.


Une partie de la pensée chrétienne considère également que l’homme s’est vu confier par Dieu la nature pour qu’il en use sagement. Gérant de la nature, il en est le garant et doit rendre compte à Dieu de ce qu’il fait aux créatures qui l’entourent.


Au cours du 18e siècle, la critique philosophique, stimulée par les découvertes scientifiques, en particulier les progrès de l’anatomie comparée qui fait ressortir la proximité de l’homme et de l’animal, renverse les implications de la théorie cartésienne.


En effet, comme le soulignait déjà Descartes lui-même, si l’animal est considéré comme une machine, le corps humain, parce qu’il est un corps animal, doit l’être tout autant.


Dans le même temps, la séparation tranchée entre instinct et raison est interrogée, et la sensibilité, commune aux hommes et aux animaux est mise en avant.


C’est aussi au cours de ce siècle, en Angleterre et un peu plus tard en France, que se manifeste une sensibilité nouvelle qui revendique un contrôle social des débordements affectifs, et particulièrement des pulsions violentes. Cette sensibilité conduit les gens de la bonne société à condamner la cruauté envers les animaux.


D’un point de vue politique, elle anime autant des conservateurs, soucieux d’ordre moral, que des républicains liant émancipation démocratique et protection des animaux. 

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