Depuis une vingtaine d’années, la communauté européenne a mis l’accent sur l’importance éthique du « bien-être animal" en l’affichant comme une préoccupation politique et une attitude culturelle collective. Cette impulsion a parallèlement coïncidé avec la multiplication des travaux de recherche sur le bien-être, tant au niveau national qu’européen.
Différentes définitions du bien-être ont été proposées.
L’une des premières fait référence à un "état d’harmonie » entre l’animal et son environnement. Cet équilibre devait aboutir à la complète santé mentale et physique ; toutefois la définition ne précisait pas en quoi consiste exactement cette harmonie.
Une deuxième définition, assez largement adoptée par les spécialistes du bien-être animal, met l’accent sur les capacités d’adaptation d’une espèce donnée. Elle précise qu’un niveau de bien-être élevé est atteint si l’adaptation à l’environnement peut être réalisée à moindre coût, par exemple sans dépenses énergétiques importantes. En revanche si l’animal doit puiser de manière importante sur ses réserves pour s’adapter (si, par exemple, la température extérieure est trop basse, si l’espace alloué limite l’expression de certains comportements ou génère des interactions sociales agressives), alors le niveau de bien-être sera faible.
Une autre définition à finalité plus opérationnelle regroupe les paramètres décrivant le bien-être des animaux d’élevage en cinq grandes composantes. Cette approche insiste sur les conditions d’environnement et de soins que tout éleveur doit mettre en place. Ainsi le bien-être dépendra du respect de cinq règles fondamentales : prise en compte et respect des besoins physiologiques élémentaires (alimentation, boisson), environnementaux (confort de l'animal), sanitaires (éviter les maladies et les blessures donc éviter la douleur aux animaux), psychologiques (éviter la peur ou l’anxiété) et comportementaux (permettre l’expression du répertoire comportemental de l’espèce).
Plus récemment encore, l’Office international de la santé animale (OIE) a énoncé que "le bien-être animal résulte d’une organisation publique complexe aux composantes multiples qui incluent les dimensions scientifiques, éthiques, économiques et politiques". Cette définition, moins zoocentrée que les précédentes, met l’accent sur la complexité des facteurs humains qui déterminent les conditions des animaux tout au long de leur vie, y compris au cours du transport.
Comments